SAS Friche Margot, à Boisgervilly et Pleumeleuc (35)
Ludovic Simonet et Sabrina et Régis Lemoine ont décidé de s’associer pour monter une méthanisation commune en injection de 80 Nm3/h. Le digesteur est uniquement alimenté avec des apports issus des deux exploitations.
Ludovic Simonet élève 250 truies en naisseur-engraisseur sur la commune de Boisgervilly (35). Il est associé à sa soeur et son beau-frère, éleveurs laitiers à Pleumeleuc. Depuis 2020, les trois agriculteurs sont équipés d’une méthanisation AgriKomp en injection d’une puissance de 80 Nm3/h. « Au départ, nous étions partis sur un projet de cogénération », raconte Ludovic Simonet. « Nous avions prévu de construire une station sur chaque site : une de 220 kW et une de 150 kW ». Cependant, l’éloignement des sites rendait difficile la valorisation de la chaleur, par ailleurs peu consommée sur les deux structures. Enfin, l’absence de subventions pour la cogénération finit de faire pencher la balance en faveur de l’injection.
60% de Cive dans la ration
Pour des raisons de rentabilité, mais également pour pouvoir monter en puissance sur l’installation, les éleveurs signent alors pour une station commune. Celle-ci est installée sur le site de Boisgervilly pour des raisons logis¬tiques : proximité du point d’injection et de la fosse à lisier.
Le projet est dimensionné en fonction de l’assolement des deux exploitations et de la volonté des éleveurs de ne pas utiliser d’apports extérieurs.
Les 150 ha du site porcin et les 115 ha du site bovin permettent de cultiver des céréales, du maïs ensilage et du maïs grain. Des cultures intermédiaires à vocation éner¬gétique (Cive) sont systématiquement implantées entre un blé et un maïs ou entre deux années de maïs. « Nous utilisons principalement des mélanges à base de seigle », déclare Ludovic Simonet. Ces Cive représentent 60 % de la ration du méthaniseur. Les 40 % restants sont composés de fumier de bovin et de truie, de maïs et de lisier de porc. « En été, nous mettons quotidiennement 15 t de Cive, 3 t de fumier, 3 t de maïs et 5 t de lisier », précise l’agriculteur. « En hiver, la quantité de fumier passe à 5 t ». Pendant les 18 premiers mois de fonctionnement, l’unité avait une capacité d’injection de 70 Nm3/h. « Nous sommes ensuite passés à 80 Nm3/h en voyant que nous avions assez de matière à incorporer dans le digesteur ».