SPACE 2024 du 17 au 19 septembre
Business au SPACE

Méthanisation

Une méthanisation commune majoritairement alimentée par des CIVE

 

SAS Friche Margot, à Boisgervilly et Pleumeleuc (35)

Ludovic Simonet et Sabrina et Régis Lemoine ont décidé de s’associer pour monter une méthanisation commune en injection de 80 Nm3/h. Le digesteur est uniquement alimenté avec des apports issus des deux exploitations.

Ludovic Simonet élève 250 truies en naisseur-engraisseur sur la commune de Boisgervilly (35). Il est associé à sa soeur et son beau-frère, éleveurs laitiers à Pleumeleuc. Depuis 2020, les trois agriculteurs sont équipés d’une méthanisation AgriKomp en injection d’une puissance de 80 Nm3/h. « Au départ, nous étions partis sur un projet de cogénération », raconte Ludovic Simonet. « Nous avions prévu de construire une station sur chaque site : une de 220 kW et une de 150 kW ». Cependant, l’éloignement des sites rendait difficile la valorisation de la chaleur, par ailleurs peu consommée sur les deux structures. Enfin, l’absence de subventions pour la cogénération finit de faire pencher la balance en faveur de l’injection.


60% de Cive dans la ration

Pour des raisons de rentabilité, mais également pour pouvoir monter en puissance sur l’installation, les éleveurs signent alors pour une station commune. Celle-ci est installée sur le site de Boisgervilly pour des raisons logis¬tiques : proximité du point d’injection et de la fosse à lisier. Le projet est dimensionné en fonction de l’assolement des deux exploitations et de la volonté des éleveurs de ne pas utiliser d’apports extérieurs.

Les 150 ha du site porcin et les 115 ha du site bovin permettent de cultiver des céréales, du maïs ensilage et du maïs grain. Des cultures intermédiaires à vocation éner¬gétique (Cive) sont systématiquement implantées entre un blé et un maïs ou entre deux années de maïs. « Nous utilisons principalement des mélanges à base de seigle », déclare Ludovic Simonet. Ces Cive représentent 60 % de la ration du méthaniseur. Les 40 % restants sont composés de fumier de bovin et de truie, de maïs et de lisier de porc. « En été, nous mettons quotidiennement 15 t de Cive, 3 t de fumier, 3 t de maïs et 5 t de lisier », précise l’agriculteur. « En hiver, la quantité de fumier passe à 5 t ». Pendant les 18 premiers mois de fonctionnement, l’unité avait une capacité d’injection de 70 Nm3/h. « Nous sommes ensuite passés à 80 Nm3/h en voyant que nous avions assez de matière à incorporer dans le digesteur ».

 

Ludovic Simonet devant l'installation.
© Alexis Jamet

Un prix de revente indexé tous les ans

Le projet a coûté 3,2 millions d’euros. Les subventions de la région Bretagne et de l’Ademe ont couvert 12 % du montant total. « Le retour sur investissement est estimé à 8 ans », indique Ludovic Simonet. À l’heure actuelle, le prix de revente est de 12, 624 €/kWh PCS. « Le prix est revalorisé chaque année au mois de novembre et est indexé sur l’inflation ». Le chiffre d’affaires de la méthanisation est d’environ 1 million d’euros par an.

Alexis Jamet

 

300 KW EN AUTOCONSOMMATION

Un nouveau bâtiment photovoltaïque de 300 kW sortira de terre en novembre 2023 sur le site de Boisgervilly. Il permettra d’abriter 2 silos, une fumière et du matériel. 30 % de l’électricité produite sera injectée dans le réseau et le reste sera autoconsommé sur la méthanisation. « Nous avons estimé une diminution de la facture d’électricité d’environ 28 000 €/an », explique l’éleveur. « La partie injectée nous rapportera quant à elle 11 000 €/an ».

 

RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE MÉTHANE DES RUMINANTS

Le Bovaer®10 de DSM Nutritional Products est un supplément alimentaire qui réduit les émissions de méthane entérique des ruminants, contribuant ainsi à une diminution immédiate de l’empreinte environnementale du lait, des produits laitiers et de la viande bovine. Il est composé de 10 % de 3-nitrooxypropanol (3-NOP), sa substance active. Dans l’Union Européenne, autorisé pour le moment en vaches laitières et reproductrices, le Bovaer®10 est le seul additif alimentaire de sa catégorie ayant prouvé son effet favorable sur la réduction des émissions de méthane entérique. Les résultats d’essais scientifiques ont montré une réduction moyenne de 30 % des émissions des vaches laitières et de 45 % pour les bovins de boucherie en finition.